dimanche 25 septembre 2016

Voyage 2016 : Vers les Pyrénées (Sixième étape)

Nous allons parcourir aujourd'hui la dernière étape avant de prendre deux jours de repos à Decazeville. Ce matin, il n'est pas possible de déjeuner au camping alors nous sommes contraints de retourner à Laval de Cère. Après avoir acheté des viennoiseries à la boulangerie, nous voici installé dans le seul bistrot du village. 
Et c'est un vrai bistrot comme autrefois.  Quelque chose comme le bistrot de la "Meumé" Marie-Ange du conteur groisillon Lucien Gourong.
 Il en reste encore quelques-uns comme celui-ci, pour combien de temps encore ?
 Celui-ci, quelques hectomètres plus loin semble fermé depuis longtemps. Combien de cafés comme celui-ci dans chaque village de France il y a 60 ans  ?
Mais notre voyage continue, et pour cela, il nous faut sortir de la vallée de la Cère.
Encore une belle, difficile et longue montée qui, dans sa plus grande partie, se fait à l'ombre par cette chaude matinée.
 Au sommet, on voit de loin la Tour carrée de Teyssieu.
Construite au XIIème siècle, elle mesure environ 40 mètres de haut, pour 8 mètres de côté. Ce donjon est le vestige d'un château médiéval aujourd'hui ruiné.
Ensuite, la route ondule vers Sousceyrac : nous arrivons en terrain connu.
Dans ce village du Ségala, nous faisons nos provisions pour le repas du midi : de bonnes charcuteries de chez nous !
Le porteur du maillot à pois rouges a, semble-t-il, égaré sa machine...
Et nous franchissons aujourd'hui le premier col de notre périple. Ce Pas des Aubiniés est également l'un des trois cols (seulement trois !) répertoriés par le "Club des Cent cols" dans le département du Lot. Quand on a fait du vélo dans ce département, on peut s'en étonner tant les côtes sont nombreuses et abruptes ici, mais des cols, il y en a peu.
Encore un pique-nique au bord de l'eau qui sera seulement perturbé par un groupe de belges, flamands et cyclistes accompagnés de nombreux enfants et d'un chien qui vient s'installer tout près de nous (tout le monde recherche l'ombre aujourd'hui !).
Au début, nous craignons ce chien qui saute à l'eau et s'ébroue bruyamment. Finalement ces Belges sont  de bonne compagnie... 
Quand nous arrivons à Latronquière, nous faisons une pause Bistrot non sans avoir pris en photo LE Magasin universel où je venais acheter "L'équipe" et tant d'autres choses (C'était un magasin universel, vraiment !) voici bientôt trente ans lorsque nous passions nos vacances de juillet à Saint Cirgues.
Fermé depuis des années, il y a actuellement un projet de centre culturel dans ce bâtiment.
Saint Cirgues justement, dont nous apercevons le clocher sur notre gauche mais où nous ne passerons pas. Nous filons vers la vallée du Célé puis celle du Lot sous une chaleur caniculaire.
Nous faisons la chasse à la canette mais nous ne trouvons pas de fontaine, pas de cimetière et il n'y a personne dans les villages que nous traversons. Heureusement, nous trouvons un café ouvert dans la vallée du Lot et nous faisons une deuxième pause Bistrot. Ouf, enfin réhydratés, nous allons pouvoir affronter la dernière difficulté de cette première partie de notre périple  : la côte de Forcefave  au sommet de laquelle habitent les parents de Laurence.
C'est mercredi et je laisse Laurence commencer seule la montée car il me faut d'abord acheter mon "Canard enchainé". Il y a des rites à respecter !
Le cauchemar de Laurence (Mais elle commence à apprivoiser la bête avec le temps...) : 1,300 kilomètres pour une dénivelée de 140 mètres, la pente moyenne est donc supérieure à 10%, pas mal pour finir une étape sous la canicule.

dimanche 18 septembre 2016

Voyage 2016 : Vers les Pyrénées (Cinquième étape)

"Comme chaque matin, c'est Laurence qui replie la tente.

Ce matin, nous prenons notre petit déjeuner à l'hôtel du Limousin à Meymac. Un bon buffet de petit déj' comme nous les aimons, de quoi nous donner des forces pour aller vers le département du Lot.Après une visite en ville, nous prenons une petite route qui doit nous conduire à Egletons.Petites routes fort agréables plutôt, car après avoir emprunté la D30, nous prenons le D 165 qui suit une ancienne ligne de chemin de fer et la petite rivière de la Soudeillette.Malgré l'autoroute qui passe à proximité, c'est encore une magnifique balade que nous faisons ce matin.   A Egletons, il est grand temps de songer à notre repas de midi et c'est ici que nous achetons deux sandwichs. C'est vrai que ces vacances cyclistes sont reposantes, il n'y a que trois choses qui nous préoccupent : Vélo , Ravito, Dodo.Nous sommes déconnectés des fureurs de ce monde et c'est vraiment très agréable. La fin du monde pourrait survenir et nous continuerions de pédaler ! Certains panneaux nous font aussi rigoler (surtout moi, d'ailleurs) : comment appelle-t-on les habitants de ce village ? Les Merdeux ? Les Merdistes ?Si ces deux villages décidaient de s'associer, comment appeler la nouvelle commune ? Il y a plusieurs possibilités. A Marcillac la Croisille (oui comme la chanteuse...), nous complétons notre repas de midi en achetant quelques jolis fruits en traversant le joli marché du village. Puis nous faisons un détour pour pique-niquer au bord de l'eau, près du lac du barrage de la Valette, qui nous plonge dans une atmosphère un peu... balnéaire. Balnéaire, balnéaire, est-ce que j'ai une gueule de balnéaire ?En quittant la plage, Laurence se laisse surprendre par le petit tape-cul pour quitter le lac. Il faut toujours prévoir un petit braquet.Mais le relief devient vite plus agréable même si nous savons qu'il faudra bientôt descendre vers la Dordogne pour ensuite remonter sur le versant sud de la vallée. C'est à Argentat que nous traverserons cette belle rivière.  Sachant ce qui nous attend, nous décidons de faire notre arrêt bistrot de l'après-midi dans la petite ville corrézienne.On pourrait ajouter "Bistrot" à la trilogie évoquée plus haut.     Pour cela, nous descendons sur les quais et nous découvrons un endroit fort superbe. Nous allons faire ici une longue pause, l'après-midi est caniculaire. Enfin, un temps du mois d'août ! Si certains plaignent les pauvres cyclistes pédalant sous cette grosse chaleur, je dois signaler qu'il fait bien moins chaud en roulant sur le vélo qu'en marchant ou en restant assis à la terrasse d'un café car il y a toujours un petit air qui vient nous rafraichir sur le vélo.
Nous nous attablons chez un glacier artisanal et Laurence s'offre une exquise glace aux marrons et aux noix, c'est le pays pour cela. Les calories seront éliminées dans quelques kilomètres...
De ces quais partaient autrefois de gabarres chargées essentiellement de bois pour la tonnellerie qui descendaient la Dordogne jusqu'à Bordeaux.Le bois des bateaux était   également vendu et les mariniers remontaient à pied vers leur Corrèze natale. Ayant fait le plein d'énergie, nous pouvons quitter la vallée de la Dordogne par une longue côte sous le soleil.
Et s'il n'y avait que le soleil ! Non, car la DDE a choisi ce jour pour faire des pâtés de gravillons sur cette route. Il nous faut slalomer pour les éviter. Heureusement la circulation automobile n'est pas très importante. Et en plus cela fait du bruit dans les garde-boue, il ya même des petits cailloux qui restent coincés !Nous arrivons en Quercy, les grandes maisons aux toits de lauzes font leur apparition.Et c'est dans ces parages que nous croisons notre premier "fâcheux". Je pourrais utiliser, et j'utilise souvent un autre mot commençant par la lettre C, mais je trouve ce mot de "fâcheux" plus approprié car il s'agit d'un de ces personnages qui détestent le (ou la) cycliste, qui considèrent qu'il les dérange, qu'il les retarde. Pourquoi ? Les raisons en sont diverses et variées et tiennent certainement à la nature profonde du "fâcheux" ou à son histoire avec les cyclistes.N'ai-je pas déjà tenté ici une typologie du "fâcheux" ? Je ne m'en souviens pas.
En Corrèze, nous avons croisé un type de "fâcheux" assez rare : le "fâcheux" pé-da-go-gue.Nous roulions de front et discutions après une longue et difficile montée. La route était droite et large. Nous n'avons pas fait attention à la voiture qui nous doublait (sans avoir klaxonné). Elle s'arrêta sur le bord de la route quelques hectomètres plus loin. Un homme jeune en descendit et nous interpella : " Madame, monsieur, c'est dangereux ce que vous faites, vous devez rouler l'un derrière l'autre."Il faisait beau, nous étions en vacances. En d'autres temps, en d'autres lieux, peut-être l'aurais-je injurié, houspillé (Scrogneu-gneu...) c'est tellement facile, tellement tentant (et j'avoue qu'il m'est arrivé d'être moi aussi un "fâcheux".. cycliste).Pas méchant, le gars, sans doute, mais nous ne nous arrêtons pas. Je lui dis simplement qu'il a tort et qu'il devrait relire le code de la route, l'article R.431-7 est clair :


"Les conducteurs de cycles à deux roues sans remorque ni side-car ne doivent jamais rouler à plus de deux de front sur la chaussée.

Ils doivent se mettre en file simple dès la chute du jour et dans tous les cas où les conditions de la circulation l'exigent, notamment lorsqu'un véhicule voulant les dépasser annonce son approche.

Le fait, pour tout conducteur, de contrevenir aux dispositions du présent article est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la deuxième classe."

Parlant de cet incident à un vieux cyclo de rencontre quelques jours plus tard, il me dit qu'il avait toujours sur lui une copie de cet article pour clouer le bec aux donneurs de leçons ; c'est ce que je vais faire aussi !
Précisons que l'automobiliste arrêté sur le bord de la route avait deux beaux écouteurs sur les oreilles... Fin de l'incident.
 Fin de l'étape également par une agréable petite route (encore une !) qui doit nous conduire dans la vallée de la Cère où nous avons réservé un emplacement de camping.
 Je ne manque pas de me faire photographier près de cette jolie borne, il n' en reste plus beaucoup  comme celle-là.


  La descente vers Laval de Cère est sinueuse. 
Quand nous arrivons au camping, nous découvrons que le camping n'en est pas vraiment unc'est un camp de mobil-homes (il y en a 40). Information que l'on ne nous avait pas donné au téléphone.
 Le "vrai" camping le plus proche se trouvant à une dizaine de kilomètres, nous n'avons pas le courage de repartir et louons un bungalow pour la nuit. Heureusement, le repas du soir est assuré car il y a un snack ici. Ce soir ce sera Paëlla : après le kebab de la veille, nous sommes en train de faire un voyage culinaire international !