lundi 18 mai 2015

Anquetil à la Une de Miroir du Cyclisme ! (Première partie : 1960)

On connait ici ma revue cycliste préférée : Le Miroir du cyclisme, disparue depuis 1994... vingt ans déjà.
Après avoir rendu hommage  à Jacques Anquetil à la fin de l'année dernière, je me suis plongé une nouvelle fois dans ma collection pour retracer les dix dernières années de la carrière du champion normand.
Ainsi, comme pour Raymond Poulidor il y a quelques mois, j'ai scanné toutes les unes que la magnifique revue consacra à maitre Jacques. Et pour rompre la monotonie de cette suite de première page, j'ai également exhumé de mes vieux Miroir les dessins que Pellos consacra à Jacques Anquetil. J'ai essayé de faire un travail exhaustif mais l'erreur est humaine, n'est-ce pas ?...

En 1960, quand la revue parait pour la première fois, dans le sillage du Miroir Sprint, Jacques Anquetil est accompagné de Louison Bobet et d'Henry Anglade sur la première page du nouveau bimestriel.
Dans ce numéro 1, Pellos fait référence à la première bombe atomique française qui explosa en février 1960 en Algérie. Cette année-là, la France rejoignait le club très fermé des états possédant la bombinette...
Anquetil fait déjà partie quant à lui des Grands du cyclisme : ils sont tous là ! Tout au long de ce petit voyage vers une époque révolue, on retrouvera les mêmes protagonistes qui écrivirent quelques pages mémorables de l'histoire du vélo. D'autres à l'instar d'Anglade, Simpson et Altig entreront dans ce club fort pacifique.
Quelques mois auparavant, en juin 1959, Boris Vian était mort, il avait 39 ans. Il laissa cette petite chanson qu'il écrivit en 1954.

Boris Vian - La java des bombes atomiques... par chansonfrancaisetv


Au printemps 1960, Anquetil fait, seul cette fois, la une du Miroir N° 3. En effet, il part à la conquête du Tour d'Italie. Et la revue consacre une quinzaine de pages au Giro 1960.
C'est la revanche de celui de 1959, remporté par Charly Gaul devant Jacques Anquetil.
"Buono Giro, Signor Anquetil", c'est le titre de l'interview signée Robert Barran.
Tout de suite, Anquetil confirme que "...le Giro est mon objectif  numéro un de la saison. Pourquoi ? Tout simplement parce que je n'ai pu terminer que second l'an passé, parce que Rivière, mon grand rival, n'a pas  de Tour à son palmarès, parce qu'aucun Français ne l'a jamais gagné."
Cela avait le mérite d'être clair et... net.
La suite n'est pas mal non plus, PAS DE LANGUE DE BOIS dans la bouche de MONSIEUR ANQUETIL !
A propos de son équipe :
"...Avec Darrigade, Rostollan, Couvreur, Stolker, De Roo, Hoorelbecque, Delberghe, Pavard et Stablinski, j'ai vraiment une équipe, des équipiers. Et je n'emploie pas le mot de domestique. Mais il me faut des équipiers dont je sois sûr. Je ne veux pas de soupe à la grimace le soir à table. Voyez Graczyk par exemple. Il vaut mieux qu'il ne soit pas là. Il pense trop à lui. Il n'a peut-être pas tort, mais quand on accepte un pacte d'équipe, il vaut mieux le respecter."
Et puis, il prend franchement parti pour la formule des équipes de marques, comme au Giro d'Italie, contre les fameuses équipes nationales du tour de France.
"Il n'y a pas de comparaison. Je pars pour le Giro avec le numéro  1, des équipiers à mon service. Tandis que voyez le Tour cette année : quatorze coureurs dans l'équipe de France. C'est une ineptie. Il y aura Rivière comme leader puis Anglade, peut-être Forestier. Et peut-être moi (...)
Non, je ne suis pas du tout d'accord avec la formule."
Et à propos de sa "préparation", le franc-parler est encore de mise.
"Je vous y attendais. On vous a dit que je ne faisais pas mon métier. Je réponds : je fais mon métier à ma façon et j'estime : bien.Qu'est-ce que c'est que cette histoire de régime ? J'ai été élevé à la campagne. J'aime les crustacés, j'en mange. Les frites, j'en mange. Toutefois, je me prive de sauce. Mais le régime ! Ce qui convient à Bobet, Rivière, Darrigade ne me convient pas. Ils aiment boire le champagne après la course, moi pas. Si j'en ai envie, c'est maintenant que je le bois (Joignant le geste à la parole). J'élimine assez à l'entrainement et en course. Le régime, c'est quand je ne courrai plus que je le ferai (...)
Y-a-t-il plus sage que moi ? Laissons de côté ces questions de régime, nous verrons ça plus tard... Ce champagne est bon, n'est-ce pas ?"
Quel champion, de n'importe quel sport, oserait de tels propos aujourd'hui ? Quand dans les interviews, il est surtout question de WATTS et... de régimes. Décidément cet Anquetil mérite d'être connu.
Dans le numéro 6, et dernier numéro de cette première série du Miroir du Cyclisme, Anquetil partage la Une avec Van Looy (qui porte le maillot de champion du monde) et Graczik.
Anquetil avait remporté le Giro 1960, premier Français à le faire ! Il n'avait pas disputé le Tour de France.

Pellos présente le sommaire de ce numéro de fin d'année 1960 en forme de bilan. Le fameux livre d'or du Miroir de Cyclisme n'apparut que plus tard.
On remarque en 4ème position derrière les deux rois Anquetil et Van Looy, et le diablotin Graczik, un certain Raymond Poulidor dont on reparlera...
Il semble bien que les deux grimpeurs Gaul et Bahamontès ramèrent beaucoup en ce début des années soixante...

2 commentaires:

  1. Jolie rétrospective! Merci beaucoup!!

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  2. J'avais 13 ans! Ces couvertures font resurgir plein de souvenirs
    entre enfance et adolescence.
    Qu'il était beau le vélo en ce temps-là.
    Cordialement.

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