mardi 21 juin 2011

Les Tours de Monsieur Pellos : 1950, les petits Bretons ! (8)

Pierre Cogan, né à Auray en 1914, fut de ces coureurs qui créèrent la légende (N'ayons pas peur des mots !) du cyclisme breton ! A 36 ans, en 1950, il réalisa son meilleur classement dans un Tour de France en terminant 7ème.
De 1935 à 1951, il termina 6 Tours de France, toujours classé dans les 20 premiers ! Sacré champion.
 Voici la seule photo que j'ai trouvée de lui sur ce Tour 1950... Je cherche encore !
Pierre Cogan fut par la suite (si mes souvenirs sont exacts...) marchand de cycles à Lorient, Boulevard Léon Blum. Pensionnaires au lycée Colbert sur ce même Boulevard vers 1975, nous allions souvent regarder les vélos exposés dans ce grand magasin de cycles, comme il y en avait encore à l'époque, lors de nos errances des tristes mercredis après-midis lorientais. Et oui, c'étaient les beaux vélos qui nous faisaient rêver en ces années-là...
Désoeuvrés que nous étions, nous traînions dans les rues du port breton chaque mercredi après-midi que dieu faisait...
Il fallait nous occuper, alors nous organisions, par exemple, des concours de sonnettes : il s'agissait de choisir une rue, assez calme de préférence, et nous devions appuyer sur le plus de sonnettes possibles, le plus rapidement possible ! Succès garanti dans le voisinage : je devrais avoir honte...
A cette même époque, une blague nous amusait particulièrement. Les 5 ou 6 ou 7 ou 8 grands bêtas que nous étions, je ne sais plus, entrions dans une boulangerie. L'un d'entre nous demandait :
" C'est quoi ce gâteau madame ?
- Un kouign amman.
- Un quoi ?
Et la boulangère de répéter : "Un kouign amman !"
Sur ce l'un d'entre nous demandait :
"Les C....... à qui ?"
Cela nous faisait rire pendant des jours... d'ailleurs, j'en ris encore : pauvre boulangère !
Mais revenons au vélo !
Dans ce Tour 1950, il y avait un autre coureur breton, légendaire également, même s'il n'eut pas  l'envergure d'un Robic ou d'un Bobet : Jean-Marie Goasmat, le Farfadet de Pluvigner.
S'il ne fut pas croqué par Pellos durant ce Tour, j'ai trouvé cette magnifique photo du Père Jean-Marie, dans le numéro du 4 août 1950 du Miroir Sprint,  descendant l'Izoard. On peut noter au passage l'état du revêtement : et dire qu'il m'arrive de me plaindre, souvent,  de l'état de nos routes de Seine et Marne et de l'Aisne...


Je viens de retrouver un article de Ouest France du Lundi 17 août 2009 qui évoque la popularité du citoyen de Pluvigner.

En 1937, Jean-Marie Goasmat est la superstar bretonne



"Si le Grand prix de Plouay est devenu la course cycliste la plus prestigieuse de Bretagne, elle le doit d'abord aux champions bretons des années 1930. Trois hommes ont contribué à « lancer » Plouay : Pierre Cogan, Jean-Marie Goasmat et Pierre Cloarec.
Jean-Marie Goasmat remporte l'épreuve en 1937. Surnommé le « Farfadet de Pluvigner » ou « Adémaï », ce fils de paysans morbihannais est un phénomène. Chétif (1 m 62 pour 55 kg), il s'affirme pourtant comme un rouleur-grimpeur exceptionnel. Vainqueur à 23 ans, de l'étape de Briançon du Tour de France 1936, il devient aussitôt l'icône sportive du peuple breton.
Sa popularité est gigantesque, inimaginable aujourd'hui. En 1937, sa présence à Plouay impose à la Compagnie des chemins de fer du Morbihan de prévoir plusieurs trains spéciaux pour acheminer ses supporters. Tout le monde veut voir Jean-Marie. Jean-Marie veut, quant à lui, gagner. Vainqueur deux jours plus tôt du Circuit de l'Ouest (une épreuve par étapes de la valeur de Paris-Nice), il réussira une course parfaite aux côtés de Robert Oubron (un as parisien de l'époque) avant de s'imposer au sprint.
Demi-dieu porté en triomphe
Sa victoire est l'un des succès populaires les plus fous de l'histoire du Grand prix. A peine la ligne franchie, il se trouve hissé sur de robustes épaules avant d'être porté en triomphe. Chacun veut toucher le demi-dieu et lui manifester son admiration par une « bourrade » de sympathie. Si bien que le Farfadet faillit être emporté par un raz-de-marée populaire. Il fut heureusement « sauvé » par les dirigeants de l'UC Auray et du VS Lorient qui parvinrent à escamoter le héros et le dérober aux folles caresses de la foule.
Leader de l'équipe de France du Tour de France 1938, Jean-Marie Goasmat vit sa dimension encore grandir lorsqu'il lutta contre l'Italien Bartali. Hélas, effrayé par les descentes des cols, il y perdait tout l'avantage engrangé dans les ascensions. Ses meilleures années anéanties par la Seconde Guerre mondiale, il continua sa carrière jusqu'en 1951. Il fut notamment un équipier de luxe du Morbihannais de Radenac, Jean Robic, lors de sa victoire dans le Tour de France 1947, Tour qu'« Adémaï » boucla à la 9e place... "
Durant mes jeunes années de cycliste breton, Pluvigner était une plaque tournante de nos entraînements et toujours nous passions devant le Bar - Pompe à essence que Jean-Marie Goasmat possédait à Pluvigner. Je me souviens avoir même participé , dans les années 1980, au Grand Prix Jean-Marie Goasmat à Malachappe Pluvigner.
En 1982, j'y terminai même 7ème. Je courais en troisième catégorie et en ce début de mois de juillet, j'étais assez costaud. Nous étions 90 engagés dans cette course qui comptait 19 tours d'un circuit de 4,6 kilomètres.
Le moustachu avec des lunettes et un casque sur un vélo Bianchi qui sprinte laborieusement au milieu de ce groupe de 11 échappés, c'est moi (Suivez la flèche...).
J'ai noté sur mon petit cahier que j'avais des crampes, j'avais quand même fait 14 tours en tête dans divers petits groupes mais sans ramener un franc de prime.
UCA : mon club, l'Union Cycliste Alréenne, qui existe toujours je crois.

1 commentaire:

  1. Moustachu, moustachu, si tu nous le dis, nous voulons bien te croire... Parce que pour le voir sur la photo, il faut être devin !

    RépondreSupprimer